FERAL MANDRAKES

2018 - en cours

Deux  plantes d’une même espèce sont déterrées à Mon- dello, en Sicile, où elles poussent spontanément. Elles y sont considérées comme indésirables parce que toxiques: elles sont régulièrement la cause d’empoison-nements accidentels sur l’île. Elles sont ensuite intro-duites dans un autre lieu, un autre contexte où elles sont considérées comme magiques et légendaires, replantées dans un endroit discret sur une presqu’île du sud de la France (Giens).
N’en déplaise à certains, la Mandragore est une plante bien réelle. Cette plante appartient à la famille des So- lanacées comme la tomate et la belladone. Elle est elle- même toxique, riche en alcaloïdes. Sa partie aérienne est basse et peu spectaculaire. Sous la surface se cache une racine bien plus imposante, pouvant atteindre près d’un mètre et peser plusieurs kilogrammes.

C’est dans le caractère anthropomorphique de celle-ci que se niche l’aura mythique de la plante. Elle pousse dans les pays méditerranéens alors qu’elle est devenue une figure mythique importante en Europe du Nord, en France notamment, où elle ne pousse pas de façon spon- tanée.

L’installation Mandrake - back into the wild retrace
le trajet des deux mandragores de la Sicile jusqu’à la presqu’île de Giens et fournit des indices sur leur em- placement actuel. Cette action marque le premier jalon du projet visant à introduire en France la Mandragore, et à jouer avec le déplacement ontologique de la plante. D’autres expéditions sont en préparation